dimanche, janvier 14, 2007

Why are you writing Winston ? A qui appartient cette voix dans la tête d’Harold Crick ? Deux questions aux implications desquelles je ne cesse de vouloir répondre.

Pour en revenir à Winston, je ne veux plus écrire dans un blog ce qui revient à donner à lire sans avoir été invitée à le faire. Pourquoi et plutôt pour qui est ce que j’écrirais ? Moi j’avais bien mon idée en tête mais ladite personne ne souhaite pas de toute évidence être visée, et elle choisis de se sentir concernée uniquement si c’est à son avantage et sans considération du mien (d’avantage). Bref cela implique que nos voies ne se rencontrent pas et qu’on n’a rien à se dire. Constat violent alors que j’ai passé toute ma vie -presque- dans cette optique. Moi lançant des perches et lui les évitant, un appelant après un fuyant. Que fuit il je n’en sais rien mais quoi que ce soit qui aille vers lui est considéré comme à fuir d’emblée, et le moindre signe donné qui alimente son besoin de fuite n’est que prétexte à se camoufler de plus belle. Impuissance consternante à se rencontrer dans un tel constat. Il faut le laisser prendre de l’assurance, se mettre à l’abri bien que j’ai des raisons de douter qu’il soit dans le bon état d’esprit absorbé par son nouveau statut/personnage. Que faire alors ? Patienter, rester moi. En passer par l’autre voie, celle de toujours. Attendre que les choses se tassent et qu’il finisse par s’intéresser à moi et à me trouver. A moins que je trouve à vivre ailleurs ce qu’il me refuse. La vie est un éternel recommencement.

Donc si j’écris c’est pour aider ma mémoire. Nul besoin de publier dans ces circonstances, j’ai donc cessé d’émettre en blogs. De même qu’à quoi bon donner qui ne soit demandé, à quoi bon déposer des lettres pour qui ne sont ni réclamées, ni répondues ? Le monde se passe de l’inutile et croule déjà sous les déchets, se désagrège dans l’absurde, se dissout et se dilue dans l’insensé. Il serait inutile et vain d’en rajouter. Ceci est ma façon à moi, traductrice, de clôturer cette phase « blogs ».

mardi, décembre 13, 2005

dolor el castigo de la belleza

"why do you think we should suffer in silence?" (zone) Tripping (nomad) Robbie Williams

Ce que j'imagine sans que ce soit dit entre nous : ton intention de m'acculer à la vie alors que j'utilise la fuite comme ultime résistance pour t'amener à moi. Plus j'insiste, plus mes conditions d'existence se durcissent. C'est comme dans 1984, le jeu où on ne gagne jamais et qui est de soumettre les humains par la force pour les faire céder à la volonté du pouvoir en place. Quelle que soit leur motivation à s' y soustraire s'il s'agit juste d'échapper aux multiples frustrations qu'ils subissent et manipulations en tous genres c'est voué à l'échec, à moins que leur volonté soit alliée à un désir de liberté pour et avec un(e) semblable au moins, désir plus fort justement que l'instinct de survie et la peur d'oser exister dans un univers hostile à l'individu. Je crois qu'il faut ça pour y arriver. Oser le faire mais pas juste pour soi. Ce n'est même pas question d'altruisme, mot dénué de sens élevé, mais juste capacité instinctive de rapprochement avec ses semblables par intérêt direct ou indirect "si je t'aide je compte que tu me rendras la pareille quand je serai dans le besoin, et si ce n'est pas toi, l'intelligence qui mène ce monde en tiendra compte et me fera venir en aide quand le moment viendra". Ou bien par simple bon sens, seul, sans quelqu'un avec qui partager mes expériences, impressions du quotidien et de la vie en général, je serais bien malheureux ou l'existence serait bien vaine.
On est là dans un autre schéma que celui de l'enfant qui fait et est en demande de confirmation/confortation dans le regard de l'adulte. On est dans un autre schéma aussi que l'adulte qui portant son regard bienveillant sur les faits et gestes de l'enfant qui le mime et réclame son approbation en ressent de la satisfaction et un sentiment de toute puissance. On se trouve là entre les deux exactement, dans cet espace d'équilibre de la rencontre de deux individus égaux ou au même stade en dehors des schémas précédents.
L'issue à tout ça? Voir une option, celle proposée par Georges Orwell dans 1984, la dernière scène de rencontre entre Julia et Winston.

Tu me provoques en me demandant comme si ma dissimulation l'impliquait, si j'ai peur d'entrer dans la compétition, peur de me situer par rapport aux autres, peur de la confrontation avec les autres êtres qui te donnerait la possibilité me comparer, de m'évaluer en toute sécurité et tranquilité en bon 'watcher'. Grosso modo, tu me demandes de justifier que je n'ai pas une piètre image de moi-même. Que te répondre sinon que j'ai l'image que les autres ont de moi, et que cette image varie suivant le(s) contexte(s) dans lequel ils m'ont perçue.

Je n'ai pas une image de moi valorisée au point d'être sûre de gagner ces épreuves de sélection auxquelles je suis sensée me soumettre. En effet, si tu me challenges pour que je me mesure à chaque fois avec le tenant du titre de telle ou telle discipline, tu es assuré de me voir perdre et de m'humilier par la même occasion.

"Est-ce à ce jeu que tu veux que je participe?" est la question que je suis en droit de me poser, mais que je ne te pose pas car ce serait t'offenser que de sous-entendre une telle intention de ta part alors que tu prétends déjà m'aimer. Mais en même temps tu n'hésite pas à me comparer aux autres personnes qui gravitent dans ton champ d'expression, alors je dois bien admettre que rien n'est joué et ne le sera tant qu'on ne se sera pas autorisé la rencontre.

Il est peut-être temps que je te dise, pour expliquer certaines choses, que je ne vois aucun inconvénient à me livrer à ton regard sans être autorisée à te porter le mien en retour et simultanément, pourvu que ce soit à toi seul(e). Je tiens à avoir la certitude d'à qui j'offre ma nudité. Je désire me révéler/prendre existence à tes yeux, et aux tiens seulement. Personne d'autre ni personne alentour.
J'attends le moment et la possibilité de le faire.

Me donneras tu cette opportunité ou continueras-tu le traitement que tu m'infliges par ton silence/négation de ma personne et que tu m'infliges par leur pression à me faire prendre une des places restantes et dont personne ne veut parmi eux, ces émissaires/clônes qui trahissent ton sentiment excédé envers ma résistance à apparaître dans leurs rangs à défaut de prouver que je suis au dessus de cette condition, au dessus d'eux?

"le bonheur est dans le pré cours y vite, cours y vite. Le bonheur est dans le pré, cours y vite il va s'en aller" dit la chanson de la clé des champs.

Comprendras-tu que je ne peux pas être au-dessus d'eux, car je serais du même fait au-dessus de toi et comment existerais-tu alors pour moi? Comprendras-tu que je dois être plus que comme eux, je dois être l'un d'eux, ton semblable avec juste quelque chose qu'aucun d'eux n'a pour toi : la clé des champs.

C'est à eux que j'ai dû me résoudre de parler à ton attention, comme s'ils étaient toi en attendant que tu te décides si tu le fais avant qu'il soit trop tard, avant que j'ai succombé à ce jeu cruel plutôt que de céder à la pression. Ou est-ce que je dois comprendre que comme Dumuzi tu attends ce moment en un ultime test, le test de ma foi en toi, pour pouvoir me ramener de la mort à la condition sine qua non que tu en aies la motivation suffisante?

Pour ce qui est des moyens, je laisserais à ton attention le matériel auquel j'aurais pensé. Il me permettrait de continuer à vivre un certain temps à travers tous ces éléments que j'ai mis de côté pour toi renonçant à les mettre à ta disposition tant que tu n'en ferais pas la demande et afin que tu viennes me trouver en personne.

Quant à la rencontre en personne, cette dernière étape, il ne te resterait plus qu'à déployer toute ta foi et force de création pour la rendre possible alors et passer outre cette limite de l'impossible. Faudra-t-il en arriver là? Devrai-je pour te prouver ma foi en notre amour aller jusque là?

En tant que Dragon, tu joues le rôle du serpent de la tentation qui essaie de me faire succomber au renoncement à l'intérêt que je porte à un individu mortel pour me placer dans un plan d'évolution toute traçée et auquel je devrais participer en me tournant vers l'absolu, l'avenir dans l'au-delà. Et j'ai beau ne rien avoir contre toutes ces théories, je ne fais que te ramener à cette clé, ce rouage sans le passage duquel on ne fait que répéter l'histoire et perpétrer le cycle des vies et des morts. J'ai dû en passer par l'intellectualisation à outrance puisque c'est le seul moyen que tu m'as laissé pour te contacter.

Les mots doux : parfois ils sont emprunts des sentiments qu'ils décrivent en effet, parfois ils font juste de la décoration sur l'écran, voire un peu tâche.

Rayvn joue. Paradoxalement elle est le personnage dont l'esprit semble avoir le fonctionnement le plus proche du mien et ce malgré la complication de la différence de langue.
En effet comme elle me le fait remarquer, je ne rencontre pas d'opposition dans ses mots. Jamais elle ne contredis, ce qui est une preuve de force de caractère, paradoxalement à nouveau. Par cette grande souplesse et habileté, elle se réserve le droit du tri ensuite des choses qu'elle prend pour son propre intérêt. Quant au reste, il passe à la trappe de l'oubli. Quant à ma réponse à sa question… les comportements parlent autant que les mots quelles que soient les précautions qu'on mette à les justifier.

CarlMcCoy : mon regard sur cet homme reste aussi critique que celui que je porte sur qui que ce soit, moi y compris. J'ai cette lucidité qui m'empêche d'admirer aucun de mes semblables, comme de les mépriser tout autant.
Disons que j'ai une tendresse particulière pour lui laquelle ne va vers personne d'autre, sauf peut-être toi Rayvn... C'est-à-dire, si je fais abstraction de ce que tu as pu signifier à ton propos, ce que tu prétends être, et à propos de lui!

J'aime bien aussi tous ces personnages du DBD ou Nephilim yahoo.group même si je les zappe pour des durées plus ou moins longues quand ils m'ennuient ou me contrarient par leurs bavardages incessants. (John, Eris, Cobweb, Alexis, Beth, Z, Luiza, Bluebat, même Thomas de qui curieusement je me sens le plus éloignée avec ses préoccupations très froides, dures et sèches!

Pour en revenir à CarlMcCoy, (cet ugly darkling du show business qui louvoie entre exhibition d'œuvres d'artiste, production artisanale, et utilisation de méthodes de marketting très éprouvées pour rentabiliser tout ça), ça me consterne qu'il se sente obligé de se rendre inaccessible pour exister, et j'espère comprendre cette intention au-delà de ma première interprétation qui est de dire qu'il ne veut de son public que le soin de nourrir son égo -voire mieux même de le propager sans frais pour lui- et de remplir son porte-monnaie en achetant ses produits de marketting.

vendredi, juillet 22, 2005

Chogyam Trungpa moved to Halifax, Nova Scotia, in 1986. He died there the following year on April 4.


Dieu n’existe pour l’homme que pour lui donner une existence dit le fou du train fantôme. J’ajoute et vice-versa. C’est un dieu, un ange banni des siens pour leur préférer l’une de ces créatures à eux. Pas un dieu comme les autres car il a mis en jeu sa puissance et sa divinité en les laissant à la portée de sa créature qu’il espère ainsi élever à son rang. Comment a-t-il procédé ? En s’incarnant à ses côtés, en se fondant parmi les siens, ces autres créatures formées pour participer de sa réalité. C’est en fait de l’auto-création.

Arrogance, sursaut, soubresaut de mon égo qui ne veut pas mourir sans avoir été.
Mourir de cette couardise de l’autre qui n’ose pas sortir de sa condition par manque de foi (cette confiance en l’autre garant de soi). Il n’aurait pas à s’engager à plus qu’accepter de me laisser accéder à lui comme je l’en prie depuis si longtemps. Je peux comprendre qu’il prenne toutes ses précautions et puisse craindre que je le ‘tue’ comme les autres. Mais il en faut bien un et quelle raison pourrait être meilleure que celle qui est de l’avoir élu à ce poste quelles qu’en soient les motifs. Avec le temps cette élection s’ancre toujours plus profond ne reposant cependant que sur du vent jusqu’à ce que le tête à tête se fasse ultimement.
JE dois lui dire que je n’ai pas voulu le forcer, que c’est la condition qu’il m’a imposée –enfin c’est ce que je crois c’est ce que m’a dit la personne j’ai prise pour lui me confirmant et m’encourageant à ne pas y aller par quatre chemins, hem ! quoique..-

mardi, avril 12, 2005

- 1984 Ape real forth – Ape : singe, singer (quelqu’un)

« Toujours ces yeux qui vous observaient, cette voix qui vous enveloppait. (…/…) vous ne possédiez rien en dehors des quelques centimères cubes de votre crâne. »

« Si vous êtes humain, ceci est l'humanité.»

Winston s’est privé lui-même de l’humanité par son crime. Il ne peut continuer à vivre que dans un monde in-humain comme lui. Un monde dans-l'humain. Petite mise au point : L'humain désigne aussi bien ce qui caractérise l'individu que l'espèce en général. Ici voir les deux aspects du sens. Peutêtre rien de moins que la destinée humaine dans sa tragique mortalité).

Dans la confusion du récit (plein de multi-contradictions) qui pourrait bien être la retranscription d’un rêve autant que de faits ‘réels’, s’est dégagée à mon esprit une histoire en filigrane. -filigrane avec fili- pour filiation du fils et grane/grain/graine comme semence. Le fils : "issu de" T, T issu, tissu*. En filigrane = à travers les fils-

Pari ambitieux que ce livre par lequel Orwell défie le temps et les voies de communication en l’offrant comme vecteur entre l’esprit du narrateur (lui/Winston) et celui du lecteur qui en lisant l’expérience contée de Winston vit sa propre expérience en esprit, la même et une autre à la fois.
Chaque expérience de lecteur est différente et unique selon le vécu du lecteur, le contexte dont il est issu, l’époque à laquelle il découvre le livre, le film.
L’homme Winston y est traité comme un animal pensant par un employé de laboratoire qui le dresse prétendant l’éduquer et le guérir comme le ferait un vétérinaire.
La satyre qui est faite ici est celle des classes les plus inférieures de la société, celles soumises à l’état avant leur propre personne : les fonctionnaires.


Le journal : écrire, pourquoi, comment, et quoi
personnages : principaux, figurants, virtuel, souvenirs.


la plupart des idées du livre sont retranscrites à l'écran. On retrouve la manipulation de la mémoire par les archives de journaux, par la manipulation des actualités, le lavage de cerveau organisé par les sbires de Big Brother... Et on retrouve cette histoire d'amour impossible entre les deux héros. Mais lorsque je dis histoire d'amour, je ne vous parle pas de l'un de ces trucs niais que l'on trouve dans la plupart des films. Ici, rien est à l'eau de rose, bien au contraire. Les deux personnages essaient de s'enfuir d'un monde urbain pour aller à la campagne et trouver un endroit isolé pour s'aimer loin de Big Brother.
Il leur faudrait assumer leur amour aux yeux de BigBrother si cela est possible… et Tout ne l’est-il pas (possible) ?

Reconstitution fidèle du roman, le film met des images glauques sur un univers déprimant, mais néanmoins très intéressant, de par la vision politique de l'auteur qui condamne sans appel le communisme stalinien. Si cet univers nous déprime et c’est à bon escient… en effet ce ne peut-être le notre mais celui vu par quelqu’un d’autre. Quoique… ça donne à réfléchir. Au moins on ne s’ennuie pas, signe que le divertissement est de qualité. N’oublions pas que le livre, le film se veut une fiction… c’est fait ici grossièrement comme au théâtre les traits des personnages sont accentués par du maquillage exagéré, les accents sont accentués outre-mesure pour faire ressortir la farce, ce côté burlesque du spectacle sensé nous divertir avant Tout autre chose.
Cédric Blanchard , Gerard.Blanchard@wanadoo.fr




He says… Why I write :

« Je », « I », OR-WELL vu par lui-même équivallent du britannique MILLER, revu et corrigé
Il dit combien il fut déterminé par son époque et forcé de devenir sous la pression de l’Histoire un écrivain politique.
L’écriture d’Orwell trouve sa propre justification à l’intérieur d’une longue lignée d’écrivains de renom. Orwell ne serait pas Virginia Wolf, James Joyce, Ezra Pound ou T.S. Eliot, ni Auden ni Spender.
Miller (Inside the Whale) comme Orwell avait fait l’expérience des bas-fonds de Paris.
Miller en 1940 oppose au désir de posséder la vérité l’expression d’une sincérité émotionnelle.
C’est enfin une voix humaine une voix subjective qui résonne dans le fracas des bombes et rappelle que défendre l’homme est une aventure qui doit s’appuyer non-pas sur des systèmes intellectuels mais sur ce qui vient de l’intérieur de chacun. Reste que Miller enferme la sensation sur elle-même sans jamais l’ouvrir sur une problématique de l’autre, sans jamais penser à en faire un fondement du tissu social*.
(Frédéric Regard essai sur 1984 – Foliothèque)

*Définition du tissu social : ces impressions, sensations, visions du passé qui influencent les comportments du sujet et participent à l’élaboration de sa personnalité, comme une seconde peau immatérielle qui vient se greffer touche par touche sur l’ embryon de sujet qu’est un nouveau né.

Selon Orwell, « c’est par le langage que le totalitarisme a déjà phagocyté* l’intelligentsia**, les partis politiques et même la BBC. C’est en ayant abdiqué son rôle essentiel d’articulation de la **pensée spectrale* que le langage s’est fait le simple véhicule des idéologies de gauche et de droite ».

(*) phagocytose : fonction par laquelle certaines cellules (amibes, phagocytes) absorbent des particules, des microbes, les englobent par des pseudos-pods puis les digèrent.
Phagocyte : du grec « phagein », manger et "kutos", cavité

(**) Intelligentsia : mot russe désignant l’ensemble des intellectuels d’un pays.

(***) pensée spectrale : de spectral : qui a le caractère d’un spectre, d’un fantôme, d’une apparition fantastique que l’on croit voir. Qui se rapporte au spectre d’une matrice (math). Qui concerne un spectre lumineux (phys). Spectre : du latin spectrum, fantôme. « Spectre all are tu » « spectral art you »
spectre d’absorption : spectre obtenu en faisant traverser à un rayonnement, continu en fréquence, une substance qui absorbe certaines radiations caractéristiques de cette substance.

Toutes définitions inspirées du petit Larousse Illustré 1984.
Derrière cette peur du totalitarisme s’écrit incontestablement en filigrane la peur masculine ancestrale de l’alien glouton.

« Ecrire est donc un combat de tous les jours contre l’idéologie et contre l’aliénation du langage. L’écriture est une guerre pour la transparence et contre les « tournures exangues » et les « métaphores mortes » dans lequel le langage s’est figé. » ( F.Regard - a Goldstein agent)

comment peut-on à la fois être agent de Goldstein et de Big Brother comme O’Brien ? Et si c’était là la clé, si tout était permis ! Si tous les besoins et désirs pouvaient être satisfaits à condition de ne pas avoir recours à la pensée ? D'où les techniques bouddistes de méditation en posture dites ZAZEN. Ah ! Zazen !

Julia, Winston, O’Brien. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent du moment que l’autorité de Big Brother n’est pas contestée. La seule erreur à noter –si c’est possible de le dire ainsi-, la seule faille de ce système c’est d’avoir mis un visage, un nom et une voix sur le Parti. D’avoir imposé une identité à toutes les identités.
Antithèse de la Torah qui refuse toute représentation figurée, ici est démontré dans toute son ampleur l’hérésie de faillir à ce ‘commandement’ ou précepte que les juifs ont suivi depuis plusieurs millénaires.
C’est à prendre comme une provocation, bien entendu qu’un tel système n’est pas viable ! Chacun doit pouvoir mettre un visage et le seul visage qui lui ‘revient’ à la tête du ‘Parti’ (‘parti’ en anglais =‘gone’ ou ‘away’= absent). Il se peut même que l’identité de cette personne ne soit connue de pesonne d’autre… pas même l’intéressé ! Ex. Sim "Elle est chouette ma gueule"

‘The brother is hood(ed)’. Chaque individu doit se trouver son O’Brien perso qui fasse de lui un BigBrother pour régner sur tous les hommes qui peuplent la terre et constituent l’humanité. Chacun peut et doit goûter au pouvoir pour aimer en retour... et que le rideau tombe quand c’est fait.

The ‘ magnifying glass’/la loupe

En français, magnifiant du verbe ‘magnifier’, de ‘magnifique’ : qui a de l’éclat, de la beauté, de la grandeur, de la force, remarquable en son genre. Magnifier : exalter la grandeur, glorifier, vanter. On dit ‘magnifier un exploit’ . Ou à propos d’une œuvre par exemple ‘magnifier un tableau’ : un artiste dont le regard a vu le magnifique malgré les apparences, l’usure du temps, et l’a embelli par retouches. Le regard magnifie : une personne regardée avec amour devient belle.

‘Vous n’existez pas’, dit O’Brien.
‘Vous n’existez pas ne contenait pas une absurdité de logique ? Mais à quoi bon le dire ? Son esprit se contracta à la pensée des arguments fous et indiscutables avec lesquels O’Brien les démolirait.

‘Je pense que j’existe’, dit-il avec lassitude. Je suis né et je mourrai. J’ai des bras et des jambes, j’occupe un point particulier de l’espace. Aucun autre objet solide ne peut en ême temps que moi, occuper le même point. En ce sens est-ce que BB existe ?
‘Ce sens n’a aucune importance. BB existe.

« Si vous êtes un homme vous êtes le dernier Winston votre race est éteinte nous somme les héritiers. Comprenez-vous que vous êtes le dernier ? Seul hors de l’histoire, vous êtes non-existant. »


Ecrire

Il existe des vecteurs bien mieux que l’écriture pour véhiculer le langage mais en la situation présente elle reste le moyen par défaut tant qu’il est impossible d’y avoir recours. Exemples de véhicules du langage : l’image, la musique, la vidéo, la gestuelle, danse et tous les arts, etc.

Bien-sûr qu’écrire est un combat mais tant qu’elle participe à transmettre l’essence de leur auteur, l’écriture peut être un véhicule de pensée de l’un vers l’autre, de soi à soi, de l'insignifiant (l’un-signifiant) au tout. Pour être dite ‘vive’ elle ne peut qu’être vecteur de l’un vers l’autre. C’est la différence avec l’écriture morte qui ne s’adresse pas. (langue vivante/langue morte)

Synonyme des « tournures exangues » et des « métaphores mortes » : le « parler creux »

« Accusé ainsi que ses contemporains (dans Horizon en avril 1946) d’écrire en assemblant des expressions toutes faites, qui font ressembler la prose à un « poulailler préfabriqué ». Du long catalogue de « vices mentaux », mais aussi de « perversions et d’escroqueries » que rédige alors Orwell, il ressort surtout que la prise de parole n’est plus cet « acte individuel de volonté et d’intelligence» qu’elle était chez Saussure/* (Ferdinand de), encore moins cet acte constitutif d’un « je » qu’elle devait devenir chez Benveniste, mais l’expression automatisée de formules préfabriquées - on peut appeler ça « la langue de bois » -. » (Regard)

(/*) (Shoe in french from a child of 6 or a toothless mouth, from shoe to boot and root, a short leap or a slip en textile, on reste dans l’habillement)
Saussure et Benveniste : deux intellectuels qui ont écrit sur la linguistique et les problèmes qu’ils y ont associés.

« Il faut laisser le sens choisir le mot, et non l’inverse ».
« Le sens doit absolument précéder le support qu’on lui donnera.
Le plan spectral doit prévaloir sur le plan verbal. Ce n’est pas une question de style : c’est une question de vie ou de mort, une question de survie pour l’esprit de l’homme. Car, dit Orwell, on ne pense vraiment que sans les mots, et l’on n’écrit bien, et en toute liberté que si l’on fait l’effort de laisser d’abord le signifié se déployer (notamment à travers les images mentales et le feeling)*/, avant même que de songer à saisir ce plan spectral dans les rets du lexique et de la syntaxe.» (Regard)

(*/) Image mentale du signifié : « cowboy with globe » dans bibliothèque d’images.

Crystal spirit
Il y avait désormais au cœur de l’écriture orwellienne le souvenir d’un crystal spirit dont la perpétuation devait constituer un défi à la mort et à la clôture du Temps : « Ton nom et ce que tu as fait étaient déjà oubliés avant que tes os ne fussent désséchés, et le mensonge qui t’a tué est enseveli sous un mensonge plus noir.
Mais ce que j’ai vu dans ton visage ne peut être tué par nulle puissance ; jamais bombe n’a éclaté qui puisse briser l’esprit de cristal. »

« The day was still cold and clear »
Chez Zola chaque roman s’inaugure sur une description faite à travers les yeux d’un personnage posté à sa fenêtre.
Cit. (voir site officiel Nephilim.com) to look out in a window A view one.. sit, sat, seth.

on the wrappings of a cigarette-paquet --- everywhere
Les français lisent dans les étoiles. Les anglais eux le voient écrit sur les murs.


« Le regard de BB se met à poursuivre le personnage à partir des timbres, des livres, des bannières, des affiches ou des paquets de cigarettes. Le texte anglais suggère un véritable effet de boomerang : les slogans sont renvoyés comme on oppose une fin de non recevoir (‘came back at him’ et non ‘came back to his mind’).
C’est juste après ce renversement de la perspective que le récit implique à nouveau fortement la voix du narrateur dans les ennoncés.
Ce rapport « personnalisé » est davantage souligné en français (force de l’exclamation : « sur les affiches, sur les paquets de cigarettes, partout ! », mais il est repérable en aglais également, notamment dans l’utilisation d’un tiret qui marque nettement cette superposition de la voix du narrateur et de celle du personnage (on the wrappings of a cigarette-paquet --- everywhere).
Le reste du paragraphe ne laisse aucun doute quant à la présence insistante de cette voix qui semble ne plus hésister à s’affirmer, révélant un auteur qui s’adresse explicitement à un destinataire : « Toujours ces yeux qui vous observaient, cette voix qui vous enveloppait. (…/…) vous ne possédiez rien en dehors des quelques centimères cubes de votre crâne. » (de Frédéric Regard chez Folio dans son FREDERIC REGARD commente 1984 de GEORGE ORWELL).

Sur la couvertre une photo des yeux de big Brother et ces mots :

le visage à la moustac---
-ous fixait du regard.
BIG BROTHER
VOUS REGARDE
répétait la légende,
-andis que le regard
yeux noirs pénétrait


lundi 14 mars 2005 - Il manque à la liste des mots de 1984 une phrase entendue ce matin sur un autre média (radio) et qui pourtant y figure j’en suis certaine, mais laquelle ? Elle m’est sortie de l’esprit. Retrouvée le 21 mars : « What happens to you here is for ever… What’s happening is real …can’t stop it (Penetration) »

« être seul dans sa propre minorité ne fait pas de soi un fou. »
le crime par la pensée – brimades physiques, tortures, négation de la personne… peut-être pour l’inciter à se manifester ? – room 101 « cent, sang, sans-1» -

incohérences des discours, des dates, de l’époque on est dans les années 80 et tout le film réutilise des matériaux, décors, objets d’époque ayant subi l’usure du temps. La rouille sur les lames de rasoir, les wagons délabrés, les intérieurs, constructions, tout semble de l’époque quand Orwell a écrit le livre. On est bien dans un rêve. En plein rêve.

Les souvenirs de Winston sont incertains, inclassables, son esprit divague.
Le langage utilisé, phrases toutes faites, parler creux sur un ton fait pour impressionner.

Surtout ce livre a été recommandé par l’école, institution d’état donc suspecte N°1, dénoncée par cette œuvre qu’elle récupère et met à son propre compte pour mieux en inverser l’influence. Ce procédé de déviation-récupération a maintes fois été utilisé au cours de l’histoire. Autre exemple : le christianisme envers les cultes païens et autres religions.
Donc grande méfiance à l’ égard des commentaires qu’elle a pu y aposer. Penser décortiquer en inversant les valeurs qui y sont inculquées.

« Dites-moi ce que vous croyez vous rappeler. »

Le simple fait qu’un être puisse penser par lui même est contesté, la réalité de ses propres souvenirs est mise en doute. On assiste à un remaniement de la réalité dans l’instant présent. Toutes les valeurs sont remises en question. Les racines qui ont constitué la base de l’individu ne lui servent plus à rien désormais. L’autorité supplée en apportant de nouvelles bases pour remplacer les anciennes lesquelles tombent en désuétude. Ce qui est demandé au sujet de l’expérience est de dire son histoire, sa version des faits au porte-parole -qui agit ici en garant- du Parti. Cette version est assimilée puis remplacée par une qutre désormais plus propice à la nouvelle réalité d’ assujettissement.

Cutting-roots : Si on coupe l’homme de son passé, on peut le couper de sa famille, de ses enfants, des autres hommes.

Définition du pouvoir non pas comme un moyen mais une fin.
« Dans notre monde il n’y aura plus que triomphe et abaissement. Tout le reste nous le détruirons.»

Enchantments : qu’est-ce qui enchante l’homme ?

« We shall meet in a place where there is no darkness »

Winston est relâché quand enfin il finit par trahir Julia.
Tout le film est en fait celui que se fait Winston à lui-même.
A partir d’informations glissées pêle-mêle tout au long du récit par l’auteur en tant que Winston, une autre histoire se dégage. Si on tente de retracer l’histoire de Winston, il faut décoder comme le ferait un psy à l’écoute des rêves de son patient. Sauf qu’ici pas de psy ni de patient en thérapie hormis le pari ambitieux de George Orwell, se faire ou faire de son livre le psy / thérapeute du lecteur.
A partir du récit incohérent de Winston ressortent des évênements. On peut apprendre ceux qui ont marqué son enfance, la culpabilité qu’il a nourrie quant à la mort de sa mère, peut-être de sa sœur aussi. On comprend comment de cette culpabilité il s’est trouvé coupé des autres et de son humanité. A partir de la marginalisation qui l’a exclu de toute vie normale il va passer sa vie dans une impasse, celle de l’impossibilité de réparer une faute ayant entrainé la mort de sa mère et des conséquences irréparables pour sa vie.
Indices : On est en 1984 avec un décor des années de guerre mondiale
La dimension de temps est très approximative
Les scènes du film se déroulent comme un rêve
Les phrases toutes faites sont du parler-creux un peu comme celui utilisé dans des préditions astrologiques : c'est à dire sensées être appropriables par n’importe quel lecteur
Le chocolat volé à la petite sœur (indice dans le délire du héro chocolat devient chocorat) : il quitte à ce moment par son infraction le monde des honnêtes gens de sentiment il est désormais interdit s’excluant lui-même se punissant lui-même de sa faute.
Le seul monde dans lequel il peut encore exister s’il faut qu’il existe, -et le débat ne va pas être une mince affaire- c’est cet univers qu’il se crée où il a affaire à des gens comme lui.


‘B-B ! . . . . sonne comme un signe de haine "two minutes hate" alors que quel nom devrait être plus beau, quels mots plus doux que celui de ‘bébé’ ou ‘babe’prononcé de la part d’une mère pour son enfant ?

Alors s’agit-il de sa haine pour ce bébé arrivé après lui, cette petite sœur qui vient rivaliser et le supplanter sur les genoux de sa mère ? Est-ce cette jalousie qui l’a poussé à l’acte du vol du chocolat de sa sœur sous le nez de sa mère ? Supplanté pour supplanté ça valait bien une petite compensation, mais par ce geste il commet un acte inconcevable dans l’enceinte d’une famille, une infraction au code de la famille qui est basé sur entraide et confiance mutuelle des membres qui la composent. En volant l’un de ses membres on se met hors-la loi, on mérite l’exclusion.

Alors plus grâve encore, sa mère disparaît, il la voit ou l’imagine morte, fusillée sortie à sa recherche malgré le couvre-feu pour le ramener, lui pardonner. Et pire que tout dans ce jour maudit, ou le lendemain, elle meurt par sa faute. En tous les cas tel est le scénario qu’il présente, « ce qu’il croit se rappeler » selon l’expression d’O’Brien un mix des initiales d’Orwell et de Blair.

Tout au long du livre le lecteur est appelé à se mettre dans la peau du héro et à le juger, ou à se juger lui-même.


C’est une critique de la société d’un nouveau genre et de l’ordre d’un Molière moderne qui est présentée à l’esprit du lecteur. En dénonçant le stalinisme c’est le fonctionnement psychologique du lecteur qui lui est donné d’étudier s’il le souhaite.

Les éléments sont fournis pour replacer chaque question dans le contexte qui « regarde » le lecteur. Délicatement, en toute intimité celui-ci peut se livrer à son examen de conscience, à comprendre les enjeux qui gouvernent sa vie et à trouver sa place dans le monde qu’il choisit ou pas d’intégrer.
Ce livre est un pari ambitieux, chacun fait sa vie et y met selon ses paramètres.

Versatilité des personnages

Comme dans un rêve ils peuvent se substituer les uns aux autres.

Winston enfant a-t-il « vendu » sa mère contre une tablette de chocolat puis cherché à faire accuser sa sœur de 7 ans à qui il l’a donné par remords trop tard bien entendu puisqu’il a été suivi par ceux qui vont l’arrêter ?
Il prend (ou reprend) le chocolat et s’enfuit.
Assiste-t-il a la fusillade ou arrive-t-il après ? Il dit aussi qu’il n’a jamais revu sa mère ni sa soeur alors peut-être n’a-t-il que transposé une autre scène où il a cru reconnaître le corps de sa mère.
La trahison de Julia lors de la scène de torture vient comme une répétition.
Le personnage d’O’Brien est à ses côtés qu’il soit enfant ou adulte. Figure paternelle tantôt protectrice, tantôt bourreau. Redresseur de tort.

Pour garantir la stabilité mentale il faut qu’il y ait punition à infraction au code instauré dans une structure où chacun est à sa place. Tant que l’enfant est placé sous protection de ses parents il doit respecter les règles que ses protecteurs ont instaurées. Celles-ci sont des repères. Savoir les reconnaître c’est se fixer des limites ou délimitations du champ d’action ou de manifestation de chacun. De leur respect admis par les membres du groupe découle la paix garantie dans son enceinte.

Il peut se soumettre aux règles ou prendre le large.
Il est toujours possible de se dérober à une règle si on est prêt à se passer du groupe. Les solitaires existent dans de nombreuses espèces animales Que leur exclusion soit exceptionnelle, cyclique elle est la plupart du temps consécutive à une éviction. C’est ça ou la mort de celui qui persiste. L’exil est donc une obligation plus qu’un choix délibéré de vivre seul.

Quel pouvoir ? Exercer l’autorité sous influence. L’un administre, l’autre fait respecter les règles. Ce n’est pas le même rôle. Ils marchent ensemble en association et quel meilleur exemple que le couple mâle-femelle.

Le problème du despostisme.

Le mâle dominant ne devrait pas se retrouver seul avec ce pouvoir mais le faire intervenir livrer ce pouvoir au service de la structure dont il assure la cohésion.


1984 - Le livre se veut futuriste puisqu’écrit 40 ans avant la date mentionnée par le titre.
Les femmes se sont mises au travail d’une société industrialisée. Les rôles sont brouillés, la famille est perturbée.
L’inquisition a déjà quelques siècles et les techniques de renforcement du pouvoir ont été affinées de guerre en guerre. La seconde guerre mondiale donne libre court à de grandes applications. Les expériences sur le fonctionnement humain sont permises grâce au rabaissement de certaines souches de population au regard des populations. Ces expériences d’envergure sont bien évidemment justifiées par la recherche scientifique. D’un côté le bénéfice pour les peuples du bon bord, de l’autre les sous-hommes, ceux qui vont servir de cobayes pour le bien-être futur de l’humanité. L’arrivée de dictateurs Hitler, Mussolini, Staline figures de leaders incontestés et incontestables marque un retour au pouvoir de figures de proue pour diriger les masses désorientées par la démocratie. Maintien d’une cohésion de la société expliquée par le livre de Goldstein.
Si la société est un reflet de la cellule familiale à plus grande échelle quel modèle adopter ?
On assiste à l’échec flagrant du patriarcat, comme à celui de la démocratie. A quand le grand retour du matriarcat des sociétés primitives ?

« C’est l’optimisme caché d’un livre en apparence désespéré qui nous intéresse ici. »

Winston narrateur évoque un rêve au cours duquel une voix lui aurait adressé un rendez-vous « là où il n’y aurait pas de ténèbres. » « Il savait que d’une façon ou d’une autre cela se réaliserait. »

En bleu parmi les bleus, petite fourmi du système à l’identité insignifiante il rêve que quelque chose se passe, que quelque chose lui arrive pour le sortir de la routine implacable qui semble n’avoir ni début ni fin.
Que ce soit avec Julia ou avec O’Brien, Winston est passif. Ce sont eux qui décident de leurs rencontres.

Winston rêve de sa mère et du pays Doré en I,3.

Je comprends COMMENT. Je ne comprends pas POURQUOI. I,7

Le POURQUOI en français comme en anglais peut viser tout autant la cause (la raison pourquoi telle chose est arrivée) que le but (ce en vue de quoi cette chose est arrivée).

Pour susciter l’intérêt d’un homme un ange s’est incarné dans le rôle d’un leader de parti politique, un tyran d’oligarchie.
« Ce qui distingue l’oligarchie des anciens fascismes et la rend de loin supérieure au nazisme et au communisme qui tous deux préparaient encore un avenir c’est d’être là pour toujours, « éternelle ». Or l’oligarchie est parvenue à l’éternité en ayant eu enfin le courage def aire du pouvoir non pas un moyen en vue d’une fin mais une fin en soi. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir.

Voilà pourquoi cette constatation d’O’Brien « Dans notre monde il n’y aura plus que triomphe et abaissement. Tout le reste nous le détruirons.» Un tel monde suppose une éternelle opposition, un duel sans fin entre deux entités équivallentes qui se confrontent sans fin et se font subir toutes les choses que le monde les autorise… Jusqu’à ce qu’elles aient épuisé toutes les possibilités qu’offre le monde ou les ressources de leurs êtres si elles en viennent à bout… Jusqu’au jour ou lassées de ce jeu elles passent à autre chose.

« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain, éternellement. »

Un système d’aliénation mutuelle dans ces rôles de bourreau-victime.
Système lequel semble faire autorité sur terre depuis les origines.

Est-ce imaginable ? Et qu’est-ce qui pourrait le rendre imaginable ?

A propos d’Orwell, il se peut qu’il est un lien de parenté avec Tony Blair puisqu’ils ont le même nom. Il faudrait voir si ce nom est très répandu Outre-Manche.

1984 a été écrit sur l’île de Jura à l’Ouest de l’Ecosse (à la hauteur de Glasgow ) et faisant partie de l’archipel des Hébrides .. (de hébride à hybride un HiHi ! de concupiscence) précise la note de marge du texte de REGARD, du même nom que le massif montagneux français (une ligne ou un parallèle à tirer ? ) . Orwell parti s’y installer dans une vieille ferme isolée en pleine gloire pour fuir l’agitation londoniène. C’est seul et malade à en mourir prématurément qu’il l’écrit.
Célèbre penseur politique, théoricien courtisé par les médias et par les éditeurs, phare de l’intelligentsia britannique, il laissa quatre volumes entiers d’essais et écrits divers publiés 20 ans après sa mort en 1968 « Collected Essays, Journalism and Letters » mais nul ne fut connu ni ne remporta le succès qu’à 1984 encore aujourd’hui. Remis il est vrai au devant de la scène en l’an 1984 par le film qui se veut une adaptation fidèle de l’esprit qu’y avait mit par son auteur, un second souffle lui a été donné en le faisant connaître et diffuser massivment à la Bof génération pour qui c’est un récit quasiment incontournable qu’ils y aient accédé par le livre ou par le film.


On dit d’une beauté qu’elle est à couper le souffle comme capable de suspendre le court de la respiration, d’arrêter le temps» : c’est littéralement l’effet que Julia fait à Winston par sa simple présence.


Corrompu, trahi par ses instincts : user de cette arme est la pire vilainie.
Faire accuser quelqu’un d’autre à sa place pour se prémunir de la torture.
D’après le récit, c’est la solution qu’adoptent les torturés, l’ultime recours face à la pire horreur qui leur soit infligée, là où l’esprit n’a plus de recoin pour s’abriter, plus d’échappatoire possible pour se protéger…
Cette affirmation n’engage que son auteur, il dit d’ailleurs aussi que certaines volontés ne cèdent jamais à la torture physique et choisissent la mort délibérément. Dans 1984, le système de BB prétend avoir trouvé la solution infaillible, le moyen-ce qui vient inévitablement à bout de tout supplicié. Une fois l’individu sondé jusque dans ses moindres recoins, une fois qu’est apparue la faille ultime de cet homme, il ne reste qu’à en user.
Pourquoi les rats dans le cas de Winston ? Pourquoi se complaire dans l’horreur et la force au lieu du merveilleux et de la générosité…
Pourquoi faire ployer un homme par la force au lieu de chercher à le séduire ? Cela reflète le manque de confiance en soi ou une trop haute estime de celui qu’on voudrait séduire. Car pour déployer autant de moyens pour quelqu’un il faut que celui-ci en vaille la peine. Le bourreau doit porter une admiration à sa victime. Plus cette admiration est grande, plus la peur que sa supercherie soit découverte doit l’inciter à prendre des précautions et à rester sur ses gardes.

Question : Dans le cas de Winston et de Julia, a-t-elle été envoyée par O’Brien pour tendre un piège à Winston, le séduire afin de l’amener à O’Brien ou les deux rencontres sont elles fortuites ?

« I remember and you remember » la réalité par truchement de l’autre.

Quand on n’est plus seul à partager une expérience elle existe réellement.

La statue symbole de la mère : même grandeur et pureté, inébranlabilité

Le bleu de travail : tenue de prolétaire non de fonctionnaire, uniforme informe, pas adaptée à sa fonction cette tenue reflète en fait qui sont les personnels les plus en bas de la société, les masses anonymes, qui n’ont même pas un métier. La plupart des fonctionnaires de base sont des employés à des tâches sans besoin de qualification, leurs tâches se limitent à une étape d’un travail très limitée. Ils n’ont pas accès aux tenants ni aboutissants des dossiers qu’ils traitent. Ce sont des exécutants de petites besognes répétitives.

Des gratte-papier : cette dénomination vient des fonctionnaires travaillant dans la lie de ces métiers, une branche des centres d’impôts : la conservation des hypothèques. La tâche consiste à reprendre des archives et à y consigner des modifications lors de cessions de biens. Les erreurs immanquables sur fiches cartonnées sont grattées à l’aide de lames de rasoir, puis corrigées à l’encre de stylo bille.

A l’issue de la rééducation de son mental, Winston est décoré de l’insigne 2ème échelon du mérite et intègre une nouvelle unité de travail. La classe sociale qui est mise à l’index ici est bien celle des fonctionnaires, non des prolétaires. C’est évident d’ailleurs dans film, les prolétaires vivent et jouissent de plus de libertés que les employés du Parti soi-disant privilégiés.

Winston narrateur évoque un rêve au cours duquel une voix lui aurait adressé un rendez-vous « là où il n’y aurait pas de ténèbres. » « Il savait que d’une façon ou d’une autre cela se réaliserait. »
« Enfin c’est arrivé, l’appel s’est fait entendre. »


Cette petite phrase survient à toute la fin du récit, lors de l’annonce de la fin de la guerre avec la victoire.
Elle vient comme clore l’attente de Winston d’un quelquechose qui le sorte de sa routine, de son insignifiance et de l’absurdité de son mode d’existence.

Cette armistice est synonyme de quelque amélioration de ses conditions de vie comme de celles de ceux qui composent son univers.
L’individu a perdu au profit de l’universalité. Victoire de la toute puissance rassurante sur le vertige du vide de soi.


1984 ADNDA

salle 101 sale sans un
SANS UN 101 le Tout et la sous-partie
Symbolisme
Le symbolisme de 101 serait le même que celui de 11, selon R. Allendy, "avec une différence de deux degrés entre les deux unités considérés: le Tout et la sous-partie*".
En Guématrie, l'Amour, écrit en langue grecque, h agaph, donne comme valeur numérique 101 = 8+1+3+1+80+8.
En utilisant comme table de correspondance A=1, B=2, ..., Z=26, on trouve que "Sun Of God" ("Fils de Dieu" en anglais) donne 101 et que «PRETRES» donne aussi 101.
Les valeurs numériques des mots hébreux MIKAL signifiant l'archange Michel, et MLVKE signifiant royaume et aussi princesse vierge, donne chacun 101.
Il y a une signification au chiffre 101. Il signifie que le péché est entré dans le monde par une femme et c'est par une femme que viendra le salut.
Dans le Livre hébreu d'Hénoch, ou Livre des Palais, on énumère 101 noms différents de l'ange Métatron.
Signalons au passage le film de Walt Disney, "Les 101 Dalmatiens", d'après D. Smith - 1961. Les dalmatiens sont des chiens reconnus pour leur intelligence et leur robustesse, mais surtout pour leur allure physique avec leurs tâches noires sur fond blanc, d'où, au point de vu symbolique, pourraient représenter les marques des péchés sur l'âme.
On sait qu'il existe une infinité de nombres premiers palindromes. 101 est le plus petit, hormis les nombres premiers à un chiffre (2, 3, 5 et 7), et 11. http://www.oricom.ca/sdesr/nb101.htm

*La Sous-Partie, the undergone / gone under aussi celle qui est dessous, cachée.